Étude de KPMG : 1 cigarette belge sur 10 est illégale
Bruxelles – le 28 juin 2023. La consommation de cigarettes illégales en Belgique a plus que doublé au cours de l'année écoulée. C'est ce qui ressort de l'étude annuelle de KPMG sur le commerce illicite de cigarettes en Europe. Alors qu'en 2021 encore, 4,6 pour cent des cigarettes consommées étaient illégales, ce chiffre est passé à 9,8 pour cent en 2022. « Il s'agit d'une évolution inquiétante. Selon KPMG, le trésor public a ainsi perdu 250 millions d'euros », a déclaré Ellen Thewissen, Illicit Trade Prevention Manager chez Philip Morris Benelux. Autre élément marquant cette année : un afflux important de cigarettes de contrebande en provenance de Bulgarie.
Selon la nouvelle étude de KPMG commandée par Philip Morris, la consommation de cigarettes illégales enregistre une forte hausse en Europe et en Belgique. Largement en tête du peloton : la France, où un paquet de cigarettes coûte plus de 11 euros dans le circuit régulier et où 1 cigarette fumée sur 3 est actuellement illégale. Notre pays joue depuis des années un rôle croissant dans la production de cigarettes de contrefaçon, principalement destinées à la France et au Royaume-Uni. En témoignent les 30 millions de cigarettes contrefaçon qui ont été interceptées par les douanes en Flandre occidentale au début de ce mois et l’usine de cigarettes illégale qui a été fermée dans la province d’Anvers la semaine dernière. Mais jusqu’à présent, la consommation en Belgique est restée relativement limitée.
Cependant, KPMG constate aujourd'hui que chez nous aussi, le nombre de cigarettes de illégales consommées est en constante augmentation. Selon l'étude, 1 cigarette sur 10 fumée en Belgique est illégale (bon pour près d’un milliard de sticks), ce qui a fait perdre au trésor public 250 millions d'euros en accises et en TVA l'année dernière.
Ellen Thewissen, Illicit Trade Prevention Manager chez Philip Morris Benelux : « Un paquet de cigarettes de contrebande ou de contrefaçon coûte facilement la moitié du prix d'un paquet du circuit normal. Il est clair que dans le contexte actuel d'incertitude économique et de forte augmentation des accises, les fumeurs belges sont à la recherche d'une alternative moins chère. C'est une évolution néfaste, pour les fumeurs eux-mêmes, pour le gouvernement, pour le circuit légal, mais aussi parce que cela fait de la Belgique un marché plus intéressant pour les groupes criminels. »
Combinaison de contrefaçon et de contrebande
Les cigarettes illégales sont soit des cigarettes de contrebande provenant d'autres pays, soit des cigarettes de contrefaçon provenant d'usines illégales. Il est intéressant de noter que le nombre de paquets de cigarettes de contrebande en provenance de Bulgarie a fortement augmenté en 2022. Ellen Thewissen : « Plus de 20 % des cigarettes non belges sur notre marché sont des cigarettes bulgares, ce qui représente plus de 330 millions d'unités. »
Les Belges ont en outre fumé beaucoup plus de cigarettes de contrefaçon. En 2021, le nombre de cigarettes de contrefaçon consommées s'élevait encore à 70 millions. En 2022, ce nombre a atteint les 270 millions.
L'augmentation des accises n'est pas une panacée
L'étude de KPMG montre que notre pays suit la voie de la France. Dans ce pays, les fortes hausses de prix ont entraîné une consommation sans précédent de cigarettes illégales, faisant perdre au gouvernement plus de sept milliards d'euros de recettes en 2022, selon KPMG. Dans le même temps, le taux global de tabagisme y avoisine toujours les 25 pour cent.
« Les augmentations des accises ne sont pas une panacée et doivent être utilisées de manière réfléchie », a déclaré Miguel Matos, Managing Director de Philip Morris Benelux. « La nouvelle étude de KPMG montre que cette mesure commence à entraîner une augmentation significative de la consommation illégale, en Belgique également. La meilleure chose qu'un fumeur puisse faire est d'arrêter de fumer. Mais s'il n'arrête pas, mieux vaut passer à une meilleure alternative dans le circuit légal, plutôt qu'à une alternative très risquée dans le circuit illégal. »
Philip Morris appelle donc à une modernisation urgente de la politique du tabac afin d'encourager les nombreux fumeurs que la politique « traditionnelle » ne pousse pas à arrêter de fumer à passer à des produits innovants sans fumée comme l'e-cigarette, les produits du tabac chauffés et les sachets de nicotine. Miguel Matos : « Le gouvernement belge fait actuellement tout le contraire en empêchant les fumeurs d'être correctement informés sur ces produits et en interdisant même certains d'entre eux, en particulier les sachets de nicotine. Cette politique a de graves conséquences pour les fumeurs belges. »
À propos du rapport de KPMG
Le rapport est une étude annuelle de KPMG qui évalue l'ampleur et l'évolution du marché illicite des cigarettes en Europe. Cette année marque la 17e édition de l'étude. Le rapport de KPMG contenant les données de 2022 a été commandé par Philip Morris International. Cette étude couvre les 27 États membres de l'Union européenne, auxquels s'ajoutent le Royaume-Uni, l'Ukraine, la Moldavie, la Norvège et la Suisse.
Kobe Verheyen